Cas clinique : Antoine, 16 ans
Contexte de l’évaluation : Antoine consulte dans le cadre de difficultés scolaires « modérées » chez un adolescent présentant une dyslexie-dysorthographie et bénéficiant d’un PAP en ce sens. La famille insiste sur un « manque de concentration » du jeune homme alors que le lycée dans lequel il est scolarisé en internat décrit un manque d’organisation chez un jeune garçon volontaire et attentif. L’oral est toujours excellent.
Le bilan est réalisé afin de mieux comprendre le fonctionnement du jeune homme et de répondre aux questions attentionnelles et exécutives.
Bilan neuropsychologique
WISC : Le fonctionnement cognitif est homogène et dans la moyenne supérieure avec un point fort dans le domaine du langage qui atteint la zone supérieure.
Épreuves FEA :
Au niveau exécutif et attentionnel, Antoine présente globalement des performances dans la moyenne et satisfaisantes qui ne mettent pas en évidence d’altération majeure de son système attentionnel. On retrouve cependant des résultats atypiques pour l’épreuve de Production de Mots et du D2-r qui peuvent être mis en lien direct avec la dyslexie-dysorthographie du jeune homme. La partie dénomination du subtest Inhibition de la NEPSY-II traduit une unique erreur auto-corrigée chez Antoine qui reste cependant exceptionnelle sur l’ensemble de l’évaluation.
Beaucoup de tests attentionnels / exécutifs sont basés sur l’automatisation de l’alphabet ou la lecture/écriture et sont donc inexploitables pour les patients « Dys ». On va dans ce cas préférer le MindPulse qui n’est pas verbal.
Questionnaires parentaux :
À l’instar de ce qu’exprimaient les parents lors de l’anamnèse, les questionnaires parentaux reflètent une plainte exécutive et attentionnelle globale et significative, avec des scores cliniques pour les troubles de l’attention et l’hyperactivité chez Antoine. Ces éléments ne se retrouvent toutefois ni pendant l’évaluation ni au travers des bulletins scolaires du jeune homme, ni dans les évaluations et les observations des autres cliniciens qui l’ont suivi.
Ces éléments questionnent sur la fiabilité des questionnaires qui expriment souvent la plainte parentale plus qu’une mesure objective d’un fonctionnement spécifique. Cela souligne également l’importance de l’accompagnement parental afin de soutenir et former sur les différentes difficultés rencontrées par leurs enfants et les implications que cela peut avoir sur la sphère familiale. Dans le cas présent, les parents ne prenaient pas en compte dans leurs attentes la dyslexie/dysorthographie du jeune garçon, pourtant connue et suivie et ne mettaient pas en place à la maison les adaptations prévues par le PAP.
Test MindPulse :
Antoine présente un ralentissement perceptivo-moteur significatif (z=2,42) qui contraste avec une vitesse exécutive dans la moyenne (z=-0,89). L’ajustement à la difficulté est également normal (z=0,05), tout comme la précision (z=-0,50) étant donné qu’Antoine ne commet aucune erreur. L’équilibre exécutif et attentionnel général apparait satisfaisant en dehors du ralentissement perceptivo-moteur qui peut en outre s’expliquer par des effets de fatigue (MindPulse passé en fin de bilan et de journée).
Le test MindPulse est très sensible et permet d’observer des effets de fatigue même légers, il permet de différencier une petite baisse de vigilance ou une fatigue physique d’une atteinte exécutive. Il est cependant recommandé de le passer plutôt en début de bilan pour éviter le petit ralentissement moteur lié à la fatigue du sujet, ou bien d’en tenir compte dans l’analyse.
L’analyse des temps de réponses est également satisfaisant et stable sans variabilité excessive des performances (z=-1,52).
Enfin, les résultats détaillés ne mettent en évidence qu’une petite baisse de la vigilance liée à la fatigue de l’adolescent (attendue en fin de bilan), qui contraste avec un excellent niveau de l’attention sélective et du contrôle exécutif.
Conclusion : La comparaison du MindPulse et FEA classique
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Le MindPulse nous permet de mettre en évidence une bonne préservation des systèmes attentionnels et exécutifs chez Antoine lorsque l’outil n’est pas impacté par le profil dyslexie-dysorthographique du jeune homme, à l’inverse des épreuves plus classiquement utilisées en Neuropsychologie. L’enquête clinique montre des éléments discordants entre la plainte parentale et les observations des professionnels, dans ce contexte, l’ajout du MindPulse à l’évaluation standard donne des arguments à l’exclusion de la présence d’un trouble spécifique de l’attention supplémentaire au profil dyslexique-dysorthographique présenté par Antoine.
