Les effets de l’entraînement commando sur le stress, la performance cognitive et le comportement de groupe chez le personnel militaire : une étude exploratoire
Trousselard, M., Claverie, D., Deleplanque, L., Taurin, E., Bassan, N., De Parseval, E., Romand Monnier, M., Clot, C., De Boisboissel, G., Henry, S., Vergnes, A., Sevenou, Y., Delibes, M., Daniel, Y., Giaume, L.
Contact : l.giaume@gmail.com
Résumé de l’article publié le 12/03/2025 dans Military Medicine
Introduction : Le personnel militaire est exposé à un niveau élevé de stress opérationnel susceptible de dégrader ses performances psychophysiologiques et cognitives, ce qui peut impacter la mission. L’entraînement commando constitue une occasion unique d’évaluer les performances psychologiques, physiologiques et cognitives dans un contexte écologique.
Méthode : Les performances psychologiques, physiologiques et cognitives ont été évaluées au départ, puis avant et après une semaine d’entraînement commando comprenant des exercices et des marches nocturnes. Les facteurs psychologiques (anxiété, stress subjectif), les mesures physiologiques (variabilité de la fréquence cardiaque, conductance électrodermale), les comportements cognitifs (biais cognitifs, prise de risque, prise de décision) et les performances cognitives (test neurophysiologique MindPulse) ont été examinés. Les volontaires étaient 39 jeunes officiers de l’armée française (âge moyen : 21,6 ans).
Résultats : Un biais d’angle mort a été observé chez tous les participants avant l’entraînement, à l’exception du biais action-inaction. Nous avons constaté une détérioration du fonctionnement parasympathique (Root Mean Square of Successive Differences, P = .05), une augmentation de la fatigue subjective (P < .001), et une altération des performances cognitives : temps de réaction (P = .02, F = 5,77), erreurs (P = .03, F = 4,97). Après l’entraînement, nous avons observé l’émergence d’une dynamique de groupe, notamment une augmentation de l’évitement (buck-passing) (P = .002, F = 10,43), une réduction du biais action-inaction (P = .009, F = 7,59), de l’effet autruche (P = .008, F = 7,83) et du biais de stéréotypie (P = .03, F = 5,11).
Discussion : L’entraînement commando augmente le stress et affecte les performances cognitives du personnel militaire. La préparation pré-déploiement devrait prendre en compte la nécessité d’une récupération physiologique et l’impact du déploiement sur la performance cognitive.
